samedi 18 juillet 2009

S'il te plait, n'arrête pas la pluie

Elle est là. Autour de nous. Elle nous enveloppe de sa moiteur lourde et sensuelle. La pluie d'orage est arrivée.


Son déferlement nous immobilise sous ce porche. La pluie est là comme pour nous signifier de rester encore, que nous allions partir trop tôt.


Trop émus pour se regarder vraiment, nous observons cette averse dont le monologue fait écho à nos discours intérieurs, à tout ce que j'aurais souhaité te dire, à cette table, tout à l'heure. A tout ce que je n'ai pas osé raconter, ni même chuchoter.



Comment exprimer le manque que j'avais oublié et qui s'est rematérialisé en entendant cette voix, en croisant ce regard, en re-surprenant l'éclat de "ta" dent que j'aime tant et qui ne se découvre que lorsque tu souris vraiment, comment te dire le temps de gymnastique cérébrale qu'il a fallu pour faire avec. Ou plutôt sans.



Puis-je dire que cette rencontre est mêlée de joie et d'appréhension? Est-il possible d'exprimer cette joie sans être emportée par mon enthousiasme? Comment ne pas être déstabilisé par cette évidence. L'autre est différent mais toujours le même. Ce qui m'a fait attendrie, touchée, amusée, fait rire aux éclats est intact. Et tes silences, et tes regards lointains quand tu t'exprimes en te concentrant et tes départs toujours précipités...



Et ces questions restées coincées dans ma tête...Comment vont Alexandre, Sophie et Julien? Aimes-tu toujours autant le gratin d'aubergines? Qu'as-tu planté dans ton jardin? Des roses trémières? Des tournesols? C'est toujours ton frère qui te coupe les cheveux? Après ton voyage en Italie, voudras-tu partager ton ressenti sur Rome? Le Panthéon?... Auras-tu la chance de visiter la Ville éternelle sous la pluie? Rencontres-tu encore des flamands roses et des colibris? Es-tu heureux?

Tu dois partir?.......



Je réalise alors que je ne suis même pas cap de te dire que j'ai envie de te prendre dans mes bras, de me serrer dans les tiens.

De peur d'effrayer l'ami en devenir, je fais le choix de ne pas tout dire, tout dévoiler, tout expliquer, de ne pas mettre le bazar, de nous épargner, de ne pas planter mes yeux dans les tiens afin de te faire comprendre l'essentiel. L'ami m'a trop longtemps manqué. Please, don't stop the rain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui mais bon on a eu assez de pluie pour cette année, non? alors si tu lui demandes de ne pas s'arrêter, c'est sûr, elle ne s'arrêtera pas. STP demande lui plutôt de STOPPER pour qu'on puisse un peu nous réchauffer!
POHESI