S'il te plait, n'arrête pas la pluie

Elle est là. Autour de nous. Elle nous enveloppe de sa moiteur lourde et sensuelle. La pluie d'orage est arrivée.


Son déferlement nous immobilise sous ce porche. La pluie est là comme pour nous signifier de rester encore, que nous allions partir trop tôt.


Trop émus pour se regarder vraiment, nous observons cette averse dont le monologue fait écho à nos discours intérieurs, à tout ce que j'aurais souhaité te dire, à cette table, tout à l'heure. A tout ce que je n'ai pas osé raconter, ni même chuchoter.



Comment exprimer le manque que j'avais oublié et qui s'est rematérialisé en entendant cette voix, en croisant ce regard, en re-surprenant l'éclat de "ta" dent que j'aime tant et qui ne se découvre que lorsque tu souris vraiment, comment te dire le temps de gymnastique cérébrale qu'il a fallu pour faire avec. Ou plutôt sans.



Puis-je dire que cette rencontre est mêlée de joie et d'appréhension? Est-il possible d'exprimer cette joie sans être emportée par mon enthousiasme? Comment ne pas être déstabilisé par cette évidence. L'autre est différent mais toujours le même. Ce qui m'a fait attendrie, touchée, amusée, fait rire aux éclats est intact. Et tes silences, et tes regards lointains quand tu t'exprimes en te concentrant et tes départs toujours précipités...



Et ces questions restées coincées dans ma tête...Comment vont Alexandre, Sophie et Julien? Aimes-tu toujours autant le gratin d'aubergines? Qu'as-tu planté dans ton jardin? Des roses trémières? Des tournesols? C'est toujours ton frère qui te coupe les cheveux? Après ton voyage en Italie, voudras-tu partager ton ressenti sur Rome? Le Panthéon?... Auras-tu la chance de visiter la Ville éternelle sous la pluie? Rencontres-tu encore des flamands roses et des colibris? Es-tu heureux?

Tu dois partir?.......



Je réalise alors que je ne suis même pas cap de te dire que j'ai envie de te prendre dans mes bras, de me serrer dans les tiens.

De peur d'effrayer l'ami en devenir, je fais le choix de ne pas tout dire, tout dévoiler, tout expliquer, de ne pas mettre le bazar, de nous épargner, de ne pas planter mes yeux dans les tiens afin de te faire comprendre l'essentiel. L'ami m'a trop longtemps manqué. Please, don't stop the rain.

Un ruban de satin bleu

Si j'apparente les moments de bonheur, les moments suspendus à des rubans qui s'envolent. Celui pour décrire "The Million Dollar Hotel" de Wim Wenders serait un ruban de satin bleu.

L'atmosphère du film est un mélange de quotidien cruel et de douce folie, de délabrement et de grâce.

Les personnages d'Eloïse et Tom tom sont enveloppés d'amour et de sensualité. Seule l'histoire nous rappelle que non, ils n'étaient pas des anges.

J'ai particulièrement aimé les passages où Eloïse est prolongée dans ses livres, j'ai aimé la manière dont elle se balade et qu'elle donne l'impression de ne pas toucher terre. J'ai aimé l'être illuminé et déjanté qu'est Tom Tom. ET j'ai aimé la tendresse infinie qui les unit.

La bande originale du film est également un vrai délice.

Le film passe actuellement sur ARTE mais vous avez droit à une séance de rattrapage le 13 mai prochain à 0h55 sur la même chaîne.

Tais-toi mon coeur............

Matthieu MALZIEU est surtout connu pour être le chanteur de Dionysos, il faut à présent le considérer, également, comme un remarquable Raconteur d'histoires.

La Mécanique du coeur est un conte pour "Grands", malicieux et naïf, merveilleux et cruel.

Le récit est rafraichissant tant le personnage principal "Jack" est sincère et spontané.

Vous croyez que c'est simple vous, d'avoir une horloge à la place du coeur ? Et quand les sentiments s'emmêlent/s'en mêlent (au choix)?

Morceau choisi:

"Dans une chasse au trésor, lorsque la lumière des pièces d'or commence à filtrer par la serrure du coffre, l'émotion nous submerge, on ose à peine ouvrir le couvercle. Peur de gagner."

Two suns

La magique Natasha Khan, (trop) souvent comparée à Björk et Kate Bush, nous emmène encore une fois dans l'ambiance si envoûtante et onirique de Bat for Lashes. Des rythmes tribaux parsemés par ci par là, un peu de synthé saupoudré ailleurs...C'est sans trop d'efforts que nous nous retrouvons à nous ballader dans cet univers captivant et magique.

Je trouve par ailleurs le facing de l''album vraiment intéressant, un petit quelquechose de Lachapelle (en bien plus sombre), le jeu avec la lumière et Natasha Khan a des airs de Madone..

Les Choses de la Vie

Il y a Hélène (Romy Schneider) solaire, lumineuse quand elle sort du lit des amants pour refaire son chignon sur le balcon.

Il y a ce moment où Michel (Michel Piccoli) assis derrière Hélène, pose ce regard sur sa nuque pendant qu'elle tape à la machine avec le nez chaussé de ces immenses lunettes en écaille.

Il y a encore Michel, parfait dans le rôle de cet homme qui doute, qui est rattrappé par la nostalgie et puis il y a LA scène .

Il y a la scène qui est pour John Woo une scène de référence, un des plus grands moments du cinéma. Et entre tout çà...

Il y a cette foutue lettre portée par ces notes.... la la la sol fa mi...sol sol sol fa mi ré fa la ré do do si bémol, la...La Chanson d'Hélène

Il ne faut pas oublier la Sublime Léa Massari (Catherine dans le film), qui est injustement restée dans l'ombre du couple Schneider/Piccoli

Cézembre Noire

J'ai eu le plaisir de rencontrer l'auteur au Festival Rue des Livres en Mars dernier. Et forcément, un écrivain qui vous conseille son dernier roman Cézembre Noire "parce qu'il est meilleur" et "qu'il est moins cher que le précédent", avait tout pour que je le trouve sympathique.
Ce que Hugo BUAN avait omis de dire, est que j'allais aussi beaucoup rire en lisant son polar qui se déroule essentiellement au large de St Malo sur l'île deCézembre "quasi interdite de visiteurs"...Son écriture est de plus, agréable, le suspens est là et les personnages sont vraiment attachants...
Je vais donc acheter le premier...Hortensias blues...

MIYAZAKI

Télérama (n°3090) nous propose un article intéressant sur le monde de HAYAO MIYAZAKI à l'occasion de la sortie de "Ponyo sur la falaise" le 8 Avril.
Bonne lecture.